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Association d’Aide aux Victimes des ADFI - Page 6

  • Franc-maçonnerie, Amorc et Unadfi

    Le blog de François Koch, journaliste à l’Express, s’est donné la tâche (assez vaste) d’apporter « la lumière » sur quelques zones d’ombres concernant le fonctionnement de la Franc-maçonnerie en France. En particulier, il nous a relaté le mois dernier une polémique tout à fait intéressante quant au positionnement de cette confrérie (ou plutôt de ces confréries) par rapport aux organisations Rose-croix, dont l’institution la plus connue en France est l'Amorc (Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix). L’Amorc est en fait une organisation cousine des confréries maçonniques. Elle en est aujourd’hui nettement séparée après des périodes d’interpénétrations au début du XVIIIè siècle, la tradition Rose-croix étant apparemment plus portée sur l’ésotérisme spirituel, alors que la Franc-maçonnerie « mainstream » (socialement reconnue) a quant à elle un fort penchant pour la philosophie sociale – voire franchement politique.

    Or donc, le Grand Orient, l’une des deux obédiences maçonniques française les plus importantes, envisageait de tenir un colloque sur le « Vivre ensemble » dans de locaux appartenant à l’Amorc, mais c’était sans compter sur la forte nervosité de certains « frères » et « soeurs » face à toute menace de « pensée sectaire ». En effet, les vingt dernières années on vu une infiltration patiente et systématique de tous les organismes chargés de la police de la pensée en France (Commission parlementaires, Miviludes, Ccmm et Unadfi) par les différentes obédiences, souvent réunies en consortium pour la circonstance comme dans le cas de la Miviludes. De ce fait, les différentes confréries comptent beaucoup de « spécialistes » de la question qui ne manquent pas de donner leur point de vue sur la question à leurs autres frères. Ceci posé, le frère Gérard Contremoulin, ancien « M. Sectes » et aujourd’hui membre du Conseil de l’Ordre du Grand Orient de France, (également compagnon de Catherine Picard, Présidente de l’Unadfi), aurait alors vigoureusement protesté sur son blog, donc dans un espace public, contre cette « normalisation » des rapports entre la Franc-Maçonnerie et l’Amorc ; il argumente au passage que celle-ci aurait selon lui été classée comme secte dans le rapport parlementaire de 1995. Deux gradés de haut rang du Grand Orient, dont l’ancien Grand Maître Philippe Guglielmi en personne, ont alors rappelé à l’ordre le trublion, lui précisant qu’ils ne considéraient pas l’Amorc comme une secte et lui reprochant de torpiller la crédibilité du Grand Orient par ses critiques publiques, alors qu’il est censé, de par sa position, aider à la bonne marche du colloque. Le Grand Maître se demande même (à haute voix) si le frère Gérard Contremoulin ne cherche pas à favoriser, par cette polémique, un colloque organisé le même jour par le Droit Humain, une autre obédience française concurrente. « Droit Humain », c’est là que l’affaire se corse.

    Catherine Picard sort ses griffes

    Sur ce, Catherine Picard, ex-députée, co-initiatrice de la loi tant décriée sur la sujétion mentale de 2002 – jamais appliquée -, et qui a succédé à Jeanine Tavernier à la tête de l’Unadfi en 2004, répond au Grand Maître du Grand Orient par une lettre également publiée sur le blog La lumière, « le blog franc et maçon de l’Express ». Le journaliste du blog croit bon de préciser « Catherine Picard est aussi une soeur du Droit Humain. Et c’est un petit peu (visiblement) en tant que telle qu’elle s’adresse à Philippe Guglielmi. » Bien que Présidente d’une organisation subventionnée par le gouvernement (l’Unadfi), celle-ci ne manque pas de se référer au travail des commissions parlementaires sur les sectes (et des listes de mouvements), alors que les directives gouvernementales demandent justement de sortir de cette logique de liste, ayant reconnu que les « listes » comportaient de toutes façons des erreurs.

    Dans sa lettre fort révélatrice à l’ex Grand-Maître du Grand Orient, elle affirme détenir des kilos de documents qui ont permis à son avocat de la défendre contre ce mouvement [l’Amorc]« virulent à l'égard des démocrates et des laïques » qui « cache ses activités ‘à fonctionnement opaque’ ». Elle affirme que les frères se sont fait abuser, et « qu’ils ne sont malheureusement pas les premiers à se faire avoir. »

    On croirait à l’entendre que les Franc-maçons découvrent l’existence des Rose-Croix, après trois siècles de routes parallèles et souvent croisées ! Cependant sa position officielle de présidente de l’Unadfi, organisation avalisée par le gouvernement, et le recours aux liens de confrérie pose un problème de déontologie, en ces temps où l’on traque le conflit d’intérêt. En effet, le journaliste prend soin de souligner que la parole de cette « soeur » revêt une valeur toute particulière non pas parce qu’elle est franc-maçon, mais parce qu’elle dirige l’Unadfi.

    La présidente de l’Unadfi n’est pas une référence, loin de là

    Concernant les « courrier virulents » de l’Amorc contre la bonne démocrate qu’elle est, Catherine Picard oublie d’en préciser le contexte. L’ex-députée se défendait alors dans un procès en diffamation intenté contre elle par l’Amorc, procès qu’elle a perdu en cassation le 3 avril 2007, d’où peut-être cette opiniâtreté. Cette affaire concernait un ouvrage « Sectes, démocratie et mondialisation » publié en septembre 2002 par Anne Fournier (alors conseillère et « caution scientifique » à la MILS, ancêtre de la Miviludes) et Catherine Picard. La Cour de cassation a jugé que la teneur des propos incriminés de ce livre, qui assimilaient les sectes à « des groupes totalitaires », au « nazisme » ou au « stalinisme » et qui leur imputaient « d’extorquer » l’adhésion de leurs adeptes, sur lesquels elles exercent des moyens de pression de nature à leur faire perdre tout libre arbitre ainsi, évoquant également “ des zones de non droit “ et comparant les sectes à « la mafia », devait s’appuyer sur des preuves et faire l’objet d’un débat contradictoire. La Cour a statué qu’en conséquence les propos « sont diffamatoires à l’égard de l’ensemble des mouvements qualifiés de sectes et par conséquent de l’association AMORC, dès lors qu’il résulte de l’ouvrage incriminé qu’elle en est une ». On le voit, Catherine Picard était donc préoccupée que ses frères se réunissent dans le repaire d’un « groupe totalitaire », flirtant avec le « nazisme » et le « stalinisme », une véritable « mafia ».

    Cette richesse d’esprit s’est illustrée récemment lors d’un raid policier sur le centre de rencontres Terre du Ciel mené en raison de supposées « dérives sectaires », raid qui a soulevé une indignation générale tant il s’agit d’un centre d’activités extrêmement pacifique et ouvert à toutes sortes de pensées et pratiques. A cette occasion, La Vie relate un interview de Catherine Picard sur cette affaire : "Pour Catherine Picard, la présidente de l'Union nationale des Associations de défense des familles et de l'individu victimes de sectes (Unadfi), il n'y a pourtant pas de doute : elle assure détenir un « dossier conséquent sur Terre du ciel » et se dit « ravie de voir que les pouvoirs publics font leur travail ». « Nous avons reçu des appels d'associations et d'élus qui se posent des questions sur ce centre, affirme-t-elle. Celui-ci ne pose pas de problèmes en tant que tels. Mais, ce qui est très discutable, c'est la nature des propositions de stages comme la kinésiologie, le décodage biologique, ou bien la “mémoire cellulaire”. Des pratiques qui ont déjà défrayé la chronique judiciaire. »

    On le voit, Mme Picard agit sur la foi de « dossiers » qui relatent les chroniques judiciaires ... (mais avec ce raisonnement, on pourrait en dire autant de tous les partis politiques, les obédiences maçonniques, l’Église Catholique, l’Unadfi et le président de la Miviludes qui a hanté les tribunaux ces dernières années.) On se « pose également des questions » sur nombre de ces groupements. Ce n’est pas une raison pour envoyer le GIGN. Ce raisonnement n’a aucune valeur dans un pays de droit. Bien sûr, Catherine Picard ne fait pas l’unanimité, à commencer par celle qui présidait l’Unadfi avant elle, Jeanine Tavernier. Celle-ci avait même pris la peine de co-signer une préface d’un livre, protestant sur la classification de l’Amorc comme « secte » par la Miviludes, notant que ce « n’était pas sérieux ». Dans une interview au Monde du 16 novembre 2006, elle avait également confirmé l’infiltration progressive d'influences extérieures au sein de l'UNADFI, ce qui fait aujourd'hui de cette association un véritable outil de combat politique : « Petit à petit, beaucoup de francs-maçons sont entrés dans l'Unadfi, lui donnant une coloration qu'elle n'avait pas à l'origine. L'association avait été fondée par des familles touchées dans leur entourage par le phénomène sectaire. Aujourd'hui, j'ai l'impression qu'elle s'est politisée. » Elle rappelait également que, lorsqu¹elle a quitté l'UNADFI, elle sentait " qu'on s'engageait dans une chasse aux sorcières ".

    Contestations

    Outre les jugements à l’emporte pièce de Catherine Picard (assez dépourvus de nuances) à vrai dire indignes d’une « démocrate », la forte implication (plus ou moins cachée) de certains éléments franc-maçons dans toute la rhétorique et la mécanique des campagnes anti-sectes pose un problème institutionnel qui s’apparente fort à un conflit d’intérêts, et qui apparaît dans le cas relaté ci-dessus. Or, tous les frères ne partagent manifestement pas les vues de la fameuse commission parlementaire de 1995, où la franc-maçonnerie était pourtant fortement représentée. Il semble d’ailleurs, au vu des remous actuels et des luttes de pouvoir au sein de la GLNF par exemple, que les « anti-sectes » virulents (et primaires) pourraient bien être mis en minorité, ce qui donnerait un grand bol d’air à la pensée indépendante en France.

    Affaire à suivre...

  • La preuve : un problème majeur pour l'UNADFI !

    Dans une interview publiée le 19 novembre 2007 par le journal Ouest-France - Brest et recueilli par Yves-Marie Robin, Catherine Picard, présidente de l'UNADFI, déclare concernant les actions de l'UNADFI :

    "Autre problème majeur : les juges demandent toujours des preuves de ce qui est rapporté, dénoncé." "Même en possédant les manuels des dirigeants et les cours dispensés aux adeptes, on a du mal, parfois, à apporter des preuves de ce que nous dénonçons."

    Quand l'UNADFI fait ses demandes de budgets colossaux aux différents ministères, seuls sources de financement du fait de la participation financière dérisoire des membres de l'UNADFI, l'argument utilisé est par contre qu'ils ont beaucoup de preuves contre les "sectes" !

    Les preuves pour obtenir plus de 400 000 € de subventions du gouvernement (budget 2006) seraient-elles différentes des preuves que la justice réclame ?

  • UNADFI et armée : quelles connexions ?

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